mardi 14 mars 2017

Eloge du portage dorsal

(Photo du site Ergobaby)
Cela fait environ quatre ans que je me dis qu'il faut que je fasse cet article. Et puis j'oublie, et je ne m'en souviens que quand je croise des parents encombrés par une poussette dans un bus, face à un escalier, ou pire dans le métro ; ou quand je vois des parents, généralement des mères, avec un enfant trop lourd sur le ventre, trop cambrées et ayant des difficultés à s'occuper de leurs enfants plus âgés.

Donc voici mon avis résumé en un mot : le porte-bébé dorsal est une invention géniale. La plus belle innovation des cinquante dernières années en matière de puériculture. Vous voyez, je n'y vais pas de main morte.

Quand le Grand était petit (ça me fait toujours sourire d'écrire cette phrase), j'en rêvais. J'aurais voulu pouvoir prendre le train avec une valise, prendre le métro, me promener sur des chemins de randonnée, sans la poussette. Malheureusement, à l'époque, on n'en trouvait nulle part. J'avais fini par acheter un énorme porte-bébé de randonnée, avec cadre métallique, un engin à la fois inconfortable et intransportable.

Bien sûr, à la naissance, j'avais eu un porte-bébé ventral, mais c'était de ceux où l'enfant est très bas et face à la route, donc encore une fois, position physiologique horrible, à la fois pour le bébé et pour le parent.

Et puis à la naissance des jumeaux, j'ai acheté une écharpe. Et là, déjà, c'était beaucoup mieux. Très confortable – à condition de bien savoir la nouer, et à condition qu'il ne fasse pas trop chaud. Sauf qu'il ne fallait pas vouloir l'ôter trop souvent, parce que 5m de tissu qui traînent dans la rue, ce n'est pas terrible. Et pour installer l'enfant dans le dos, c'était loin d'être évident.

Et pourtant, si vous y réfléchissez deux secondes, le portage dorsal  n'a que des avantages. On a les mains libres. L'enfant regarde dans la même direction que vous. Vous pouvez vous pencher, vous pouvez tenir d'autres enfants par la main, vous pouvez même les porter si nécessaire : vous n'êtes pas déséquilibré. Je ne comprends pas pourquoi on ne voit jamais de parents qui portent leurs enfants sur le dos (à part les Africaines). Pourquoi se casser le dos à les prendre sur le ventre, ce qu'on ne peut faire de toute façon que pendant quelques mois (essayez donc avec un bambin de 15 kg), ou s'embêter à emporter une poussette quand la situation (escaliers, foule, terrain accidenté) ne s'y prête pas ?
Vous vous voyez avec une gamine aussi grande sur le ventre ?
Ou en randonnée en pleine campagne avec une poussette ?

Avec le Filou, ça m'a vraiment sauvé la vie. A l'âge où il voulait sans cesse être dans les bras, je le mettais sur le dos, et je vaquais à mes occupations - cuisine, vaisselle, courses, rangement, douches aux jumeaux, n'importe quoi. Quand je poussais la poussette double, je pouvais emporter le Filou en prime. Plus tard, j'avais les mains libres pour tenir les Things par la main. Et en été, j'ai pu faire de grandes promenades, visites, voyages, n'importe quoi : il s'endormait parfois, et j'utilisais alors le rabat prévu pour lui caler la tête. J'ai trouvé ça tellement pratique que je me suis acheté un manteau spécial avec une ouverture dans le dos, pour pouvoir continuer à le porter ainsi même en plein hiver. De fait, le Filou n'a quasiment pas connu la poussette.

Occasionnellement, il m'est même arrivé
d'en porter deux à la fois...
Et comme ce n'est, en fin de compte, qu'une sorte de sac à dos en tissu (avec une sangle autour de la taille, ce qui fait qu'on porte surtout sur les hanches, comme dans les sacs à dos de randonnée), c'est très léger, ça se fourre dans n'importe quel sac, et il en existe même un modèle type "K-way" que j'ai longtemps transporté dans mon sac à main. Ce qui permet un usage très ponctuel, en cas de gros coup de fatigue imprévu, ou de bobo, ou n'importe quoi. Ce n'est pas tout ou rien, comme avec la poussette qui est très pénible à pousser quand l'enfant veut marcher et qu'il faut le tenir par la main. Cela peut être "au cas où".

Dernier avantage : si on n'a pas de problèmes de dos et qu'on est capable de porter un sac de randonnée, on peut utiliser ce truc très longtemps. À Bâle, j'ai encore pu y mettre le Filou, cinq ans et presque 20 kg. C'était sans doute la dernière fois, mais franchement, je le regrette un peu...

PS1 : Mon modèle était un Ergobaby qui a, par rapport aux autres modèles que je connais, l'avantage de pouvoir être complété avec une banane très pratique (que l'on peut fixer où on veut), ce qui permet d'emporter au moins un portefeuille, des clefs, un paquet de mouchoirs et une couche de rechange.
PS2 : Celui qui se replie comme un k-way est le Boba. Un tout petit peu moins confortable que l'Ergobaby, car moins rembourré, mais il se glisse vraiment partout.
PS3 : Un billet de la Poule Pondeuse sur ce sujet, où elle aussi s'étonne que ce mode de portage soit si peu utilisé. Son billet est moins fouillis que le mien, donc si le sujet vous intéresse, lisez-le.

7 commentaires:

  1. Votre billet m'a bien fait sourire. En 1978, le grand internet n'existait pas, mais le bouche à oreille oui ainsi que certains magazines ("100 idées" je crois) ; c'est ainsi que j'ai traversé Paris pour trouver une toute petite boutique qui importait d'Allemagne des porte-bébés (qui ressemblent fort à celui que l'on voit sur ces photos, sauf que le mien était en velours d'un vert plutôt moche) qui permettaient de porter les bébés, et les petits enfants, sur le ventre ou sur le dos. Il a fait d'autant plus d'usage que, deux ans plus tard, pour la naissance du 2e enfant, nous nous sommes installés à Montmartre dans un 5e étage sans ascenseur au croisement d'une rue en forte pente et d'une rue en escaliers (6 étages).
    Je ne sais pas dans quel état serait mon dos à l'heure actuelle si je n'avais pas eu ce précieux auxiliaire de vie !

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  2. Je partage! Je n'ai jamais compris pourquoi on voit si peu de porteurs dorsaux (quoique quand même on voit de plus en plus je trouve!)
    J'ai donné les miens (oui j'en ai eu 2!) en cadeau de naissance mais j'en ai ré-emprunté un à des amis pour notre voyage en Australie et ça nous a sauvé quelques randos! Comme toi je sais que c'est sans doute la dernière fois que PetitF est monté dedans et effectivement j'ai ressenti une pointe de nostalgie! En tout cas c'est bien le seul accessoire indispensable en terme d'articles de puériculture!

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  3. je confirme !!! je ne regrette pas l'investissement du Manduca et des 2 vestes de portage (Zoli et Mamcoat hiver).
    Depuis environ 1 an, je vois beaucoup de porte bébé physiologique mais très peu porte sur le dos... je crois que ça fait peur aux parents (et à l'entourage :-) ... je me souviens de la crainte quotidienne de la nounou quand je le faisais glisser sur mon dos :-) (mais j'avoue n'avoir jamais fait la technique de l'avion qui me terrifiait).
    Nanou

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  4. Personnellement, en France, je n'ai JAMAIS vu un bébé ou un bambin porté dans le dos par une femme. Et très rarement par un homme. C'est vrai qu'on voit de plus en plus de porte-bébés physiologiques, mais toujours devant. Quel dommage...

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    1. Nous avons visité l'Alsace en 2015 et les gens se demandaient ce que j'avais sur la taille (je le laissait en permanence car mon titange montait et descendait sans cesse) et regardaient à deux fois quand j'installais mon tit bonhomme :-) ... nous avions toujours un certain succès dans les magasins :-)
      Nanou

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    2. Ah, cette liberté de faire descendre l'enfant, de le remettre 300 mètres plus loin, de le refaire descendre, en gardant toujours le porte-bébé autour de la taille sans qu'il traîne par terre... C'est la principale différence avec l'écharpe, pour moi.

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  5. Moi qui cherchait une alternative à la poussette pour un bébé déjà grand en taille, mais petit en âge (et donc pas encore capable de marcher longtemps), je suis allé en dénicher un sur le bon coin.

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