samedi 25 mars 2017

Méconnaissance mutuelle

Jeudi soir, c'était l'inauguration du Salon du Livre. Je ne vais pas vous raconter une fois de plus qu'une jeune femme m'a embrassée sur les deux joues en m'appelant par mon prénom et en me tutoyant, et que je n'ai pas la moindre idée de son identité, n'est-ce pas ? Non, ce n'est pas la peine.

Mais une petite anecdote dans la même veine : avant d'aller au Salon du Livre, j'étais allée à l'Assemblée Générale de l'association de traducteurs dont je fais partie. J'ai reconnu (si, si !) deux ou trois personnes, mais j'ai cherché en vain des yeux dans la salle une collègue dont je savais qu'elle faisait partie du bureau. J'avais dîné avec elle et d'autres collègues au restaurant, il y a deux ans. Je ne l'ai pas trouvée, et elle n'est pas venue me voir. Tant pis. J'ai bavardé un peu avec d'autres gens, j'ai fait connaissance de ma voisine de gauche, j'ai regardé de travers ma voisine de droite qui n'arrêtait pas de bavarder avec son propre voisin, je me suis présentée à une traductrice qui avait traduit la même auteure que moi, j'ai demandé à une autre des nouvelles d'une éditrice qui a complètement disparu dans la nature, etc.

Et puis bon, je suis allée au Salon, et comme prévu, je n'ai rien réussi à manger, pas plus que je n'ai pu regarder les livres en paix, donc j'ai fini par m'asseoir dans un coin et par traduire un chapitre de plus de mon roman en cours (oui, j'avais eu la bonne idée de prendre mon ordinateur) en attendant l'heure à laquelle je devais retrouver mes collègues. La soirée finie, nous sommes allées joyeusement au restaurant. J'étais curieuse de savoir si celle que j'avais cherchée en vain à l'AG allait venir. Je m'attendais à moitié à ce qu'elle me dise "Dis donc, je t'ai vue tout à l'heure, pourquoi as-tu fait semblant de ne pas me reconnaître ?"

Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est à voir apparaître ma voisine de droite. La bavarde à qui j'avais failli lancer un "Chut !" au moment où elle expliquait à son voisin que la "romance" d'aujourd'hui n'était plus ce qu'elle était, et qu'on ne trouvait plus de romans à l'eau de rose sans scènes érotiques ou pires (rien qu'en pensant à ses exemples, j'en rougis encore). Celle avec qui j'avais échangé quelques mots à la fin de l'AG. Et qui ne m'avait pas reconnue non plus, donc.

Ça m'a fait très plaisir de voir que je n'étais pas la seule aphysionomapathe...

PS : En vrai, ça s'appelle de la pronopagnosie.

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